A review by _bookishbrina
Le Mythe de la virilité by Olivia Gazalé

challenging dark informative slow-paced

5.0

''Comme un homme sur deux, je suis une femme.''

Ce livre a positivement changé ma vie. Je ne suis plus la même personne que j'étais à son commencement. Je suis maintenant armé d'arguments biologiques, sociaux et politiques, entre autres, du pourquoi le féminisme est important. Aucune sphère n'a été épargnée, aucune époque, aucun argument. Aucun individu, aucune race, aucun genre n'a été abandonné, ou négligé dans cet argumentaire. Aucune institution, de sa nature gouvernementale, politique ou religieuse, n'a été épargné. Et on ne fait pas que pointer du doigt, on explique pourquoi et comment. Les failles de tous les systèmes sont mises à nues, exposées en plein jour, à la plus grande honte de l'humanité.

On ne peut plus se cacher dans l'ombre de nos ancêtres.

J'en fais ma personnalité pour le restant de mes jours de recommander cette lecture à qui veut bien l'entendre. En mon sens, cela devrait être une lecture obligatoire dans tous les systèmes scolaires du monde.

Voici plusieurs de mes citations < épiphaniques > (moment épiphanie / moment favori)

''Aussi, n'est-ce pas à la 'fin des hommes' que nous assistons aujourd'hui, et tant mieux, mais au déclin du système viriarcal et à la déconstrution du mythe viril, élaborés par l'homme pour son propre malheur, autant que pour celui de la femme. Car ce n'est pas elle qui a émasculé l'homme: il s'est automutilé, en tombant dans son propre piège. ''

''La condamnation universelle de la femme au silence n'aura pas seulement pour effet de l'asservie aux besoins procréatifs et domestiques de l'hommes. Elle est aussi source d'aliénation identitaire: la femme ne pouvait jamais s'autodéfinir, elle ne se pense, ne se voit, ne se comprend elle-même qu'à travers l'image qu'en fabriquent les hommes. (...) Qu'est-ce qu'une femme? Ce n'est pas à elle de répondre, c'est à lui.''

(Sur la honte / gêne / et l'instrumentalisation de la prostitution) ''Mais là encore, que d'hypocrisie et d'aveuglement! La prostitution est-elle la seule activité professionnelle où s'exerce une soumission du corps à la loi de l'argent? N'y a-t-il pas quantité de métiers dans lesquels le corps du travailleurs est pro-stituté, c'est-à-dire, littéralement exposé devant, voire malmené, mis en danger? Le travail à l'usine, à la mine, voire dans le mannequinat, n'implique-t-il pas une mise à disposition du corps, dans des conditions souvent dégradantes? Au nom de quelle idéologie sexuelle sanctifiante juge-t-on que le sexe tarifé est plus indigne que d'autres contrats impliquant l'instrumentalisation du corps et une marchandisation de la force du travail?''

''Les liens entre misogynie et homophobie sont étroits depuis toujours; plus une société déconsidère les femmes, plus elle traque les homosexuels. (...) Elle constitue pourtant la pierre angulaire, car être homme, c'est d'abord et avant tout ne pas être homosexuel, ni même efféminé.''

''La révolution du féminin sera pleinement accomplie quand aura lieu la révolution du masculin, quand les hommes seront libérés des assignations sexuées qui entretiennent, souvent de manière parfaitement inconsciente, la misogynie et l'homophobie, lesquelles procèdent toutes deux d'une répulsion envers le féminin venue du fond des âges. ''